La clope au bec tu te diriges vers ton bar habituel, ton équipe est déjà sur place et tu te languis de te détendre après une journée de travail éreintant. Il est vrai que le concert dont tu te chargeais de la sécurité était plutôt mouvementé, entre une hater qui balançait des balles de Baseball sur scène et la séance de dédicaces qui ont failli finir en mêlée générale donc tu voulais juste souffler un peu. De plus ton patron t'avait retenu plus d'une heure pour t'expliquer les nouvelles consignes à adopter dans les concerts et cela t'avais donné la migraine.
Tu ne presses pas le pas car tu sais qu'il y a une ruelle, un raccourci qui te permettra de te rendre plus facilement à ta destination. Personne a part toi et quelques imbéciles l'empreinte car elle n'est réputée pour être dangereuse le soir venue, ce n'est pourtant pas un problème pour toi car tu sais te défendre.
Tu écrases ton mégot sur le bord d'une benne à ordures avant de remettre en place ta queue-de-cheval. Tu soupires longuement en t'étirant puis tu places habilement tes mains dans tes poches. C'est alors que des voix que tu ne connais pas parviennent à tes oreilles attentives.
« Qu'est ce que c'est ce bordel encore ? »
Même si tu étais pressée de retrouver tes amis au bar la curiosité était trop forte pour la jeune femme que tu es. C'est avec méfiance que tu te diriges vers la direction de ces dites voix. Qui sait ce que tu pourras y trouver ?
Oh Clarisse, ma chère Clarisse. Ta soirée avait pourtant bien commencé n’est-ce pas ? Comme d’habitude à vrai dire. Innocente, douce, empreinte de l’aigreur charmante de l’alcool et des effluves de drogues. Tu avais pris ce dont tu avais besoin, engloutis tout un terrain de substituts de bonheur pour t’abrutir un peu plus, pour oublier l’angoisse qui te rongeait. Et tu avais dansé, dansé jusqu’à en perdre haleine. Ombre fulgurante, semblable à la pire des tentatrice, le fruit défendue personnifié alors que tu ondulais sur la piste. Au milieu de ses mains, de ses corps, de ses regards. Tu as attiré toute l’attention, tu as tellement l’habitude, je le sais bien Clarisse. Mais toute attention n’est pas bonne à prendre. Alors, gracieuse et brûlante Clarisse, tremblante et perdue, tu avais pourtant signifié clairement la négation. Non, tu ne voulais pas de lui, non, tu ne voulais pas rejoindre son lit, mêler son soufflé au sien. Ce soir, tu ne voulais pas de chaleur. Ce soir, tu voulais éteindre ton âme, ton esprit et ton corps. Ce soir, tu voulais détruire tes forces, briser tes membres dans des gestes saccadés, félins, éperdus.
Mais il ne voulait pas comprendre. Soit. Alors il te fallait prendre la fuite. Il te fallait disparaître dans un nuage de fumée imagé. Mais il n’est pas stupide, mais il n’est pas bienveillant. Oh non, lui, il te veut, lui, il te traque et de toi à toi-même, tu commences à le craindre. Mais l’alcool n’aide pas, mais tes pilules embrouilles un peu plus ton cerveau pour briser le peu de confiance, le peu d’impatience qu’il te reste. Oh, tu es courageuse, oh, tu es téméraire, suicidaire. Oui, Clarisse, fais donc attention, ne lui fais pas face, que vas-tu faire maintenant ? Tu sais... Je ne crois pas, ma puce, je ne suis pas certaine que lui lancer des pierres sur le visage, que le défier soit l’idée du siècle.
Pourtant, si tu en avais quelque chose à faire de mon avis, nous n’en serions pas là. Et ce sale type, ce grotesque personnage triste et esseulé ne sera pas actuellement sur toi, en train de tenter de dégrafer ton corset.
- Je vais te tuer ne me touche pas !
Hurles-tu de toutes tes forces alors que tu te débats. Mais ce n’est pas suffisant, tu le sais bien. Mais tu n’es pas capable de quoi que ce soit ma belle, ma tendre Clarisse. Aurais-tu la chance, je l’espère réellement, d’avoir à ta disposition un chevalier servant pour venir te sauver actuellement.
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