âge • vingt-et-un ans.
date de naissance • 15/10
genre • femme.
orientation sexuelle • homosexuelle qui ne s’assume pas vraiment.

métier• styliste et habilleuse.
agence• canopus.

potentiel • non-éveillé.

caractère Toma.
Le froid au bout des doigts.
Des jambes interminables et des yeux qui fusillent.
(Un peu inconsciemment, un peu innocemment.)

Souvent, on vous dira que Toma impressionne un peu ; la fille parfaite jusqu’au bout des ongles semble glacée et apathique. Mais seuls ceux qui ne la connaissent pas oseront penser que Toma est exactement telle l’image qu’elle renvoie d’elle-même.
En réalité, ses sourires peuvent faire fondre le froid qu’elle peut installer aux premiers abords.
Ses paroles sont chaleureuses et elle est loin d’être la petite fille parfaite comme son apparence le laisse penser. Toma bégaie parfois, elle se trompe dans ses mots, elle parle trop vite et elle ne pense pas à ses mots avant de les prononcer. Elle jure souvent, un peu trop, parfois on lui fait la remarque mais elle se contente de hausser les épaules.

Elle montre ses dents quand elle sourit.
Comme prête à mordre. Mais Toma ne mord que ceux qui le méritent.

Toma est bavarde, elle parle de tout mais surtout de rien et elle ne se rend compte que trop tard que ce qu’elle raconte n’intéresse pas grand monde. Mais quand ça ne va pas, elle reste silencieuse, terriblement silencieuse, perdue dans ses pensées, perdue dans un monde invisible.

Toma est émotive.
Beaucoup trop.

Ses actions sont bien plus souvent régies par son cœur que par son cerveau. Et bien que cela puisse lui porter préjudice, Toma ne souhaiterait jamais que cela change. Malgré sa gorge qui se serre dès qu’elle est anxieuse, malgré son envie de pleurer qui la trahie dès qu’elle s’énerve un peu trop, malgré son envie de danser dès qu’elle est heureuse, soulagée.
Et elle n’a jamais cherché à cacher ses émotions. Quand elle a besoin de pleurer, elle se laisse aller, elle ignore son mascara qui coule, et tant pis s’il y a du monde qui la regarde. Quand elle est en colère, elle tape du pied, elle parle un peu trop fort, et tant pis si ça dérange la tranquillité des gens autour.

Il n’y a que sa peur qu’elle ne souhaite jamais montrer.
Une sorte de secret moche qu’elle enferme dans une petite bouteille avant de la jeter à la mer.
Les vagues, se moquant d’elle, lui ramènent toujours la bouteille, intacte, ses peurs toujours plus fortes à l’intérieur. Avant de la noyer, un peu plus chaque jour, cruelles.

C’est une honte, très clairement.
Toma a honte de ses peurs. Peur d’être sur le devant de la scène, peur d’enfiler les costumes qu’elle créée de A à Z à longueur de journée, peur de se retrouver face à ses monstres. Peur de finir croquée. Peur de finir comme sa défunte mère. Tome y pense bien plus qu’elle ne souhaite l’admettre.

Elle prétend que ça ne l’atteint pas. Que ça ne l’atteint plus, en tout cas.
Mais ses cauchemars reviennent souvent la hanter, quand elle ose se reposer un peu. Mais la vue du sang fait tourner sa tête et lui donner envie de rendre son déjeuner. Mais sa gorge se serre dès qu’on évoque le nom de sa mère. Sauf que ça ne l’atteint pas, n’est-ce pas ?

Alors, Toma sourit de toutes ses dents.
Peut-être qu’elle va mordre, aujourd’hui.

La douceur d’une enfance passée sans accroc.
Des souvenirs ensoleillés, des rêves qui pétillent et l’aiguille à coudre qui pique bien trop souvent les doigts.
Du sucre du bout des lèvres. Le rire de Papa. Les échos de voix de Maman.

Toute petite, Toma sait déjà ce qu’elle veut faire plus tard. Elle veut, elle aussi, danser et chanter jusqu’à s’éreinter les cordes vocales pour repousser ces monstres moches. Elle rêve de confectionner ses propres costumes et ses accessoires, des robes à froufrous et recouvertes de paillettes de toutes les couleurs.
Maman l’encourage sans la forcer. Maman n’est pas souvent à la maison, la plupart du temps c’est plutôt Papa qui est là pour réparer les petits bobos sur le bout des doigts ; Maman s’entraîne dur pour passer à la télé, elle aussi, elle rentre tard le soir et elle est trop fatiguée pour faire quoi que ce soit.

Trop fatiguée mais ses rêves ne fatiguent jamais.

Il lui faut trois ans pour l’atteindre.
Serrée dans une robe à paillettes et des talons aiguilles. Un maquillage qui la rend méconnaissable. Mais ça n’empêche pas Toma de regarder chacune des diffusions avec Papa, enregistrant le programme pour le montrer à ses amies à l’école, jetant tout son argent de poche dans des goodies du groupe.

Maman n’est pas très connue, elle est encore débutante après tout, mais ça n’enlève pas la fierté de Toma et ses rêves grandissent d’avantage – si Maman a réussi, alors elle aussi, elle peut ! Toma en est d’autant plus assurée le jour où on lui détecte un potentiel et qu’elle commence l’entraînement, celui dont elle a rêvé depuis toute petite.
Elle marche, timidement d’abord, dans les pas de Maman, avant de s’affirmer d’avantage, curieuse de son affinité. Sera-t-elle plante, comme Maman ?


(Toma ne connaîtra jamais la réponse.


Elle ne finira jamais son entraînement non plus.)


Papa a caché ses yeux un peu trop tard, devant la télé, lorsque les crocs du monstre se sont solidement refermés. Maman n’a même pas crié. Sur sa robe rouge, on ne distinguait pas la couleur du sang qui tâchait doucement.


Maman n’est jamais rentrée à la maison.


(Toma ne se souvient pas de ce qu’il s’est passé, ensuite.
Deux ou trois années de sa vie qui sont floues, passées entre le lit et le canapé, les cours à la maison, Papa qui s’enferme des après-midis entières dans sa chambre, des odeurs qu’elle ne reconnaît pas, la peur qui lui tord le ventre, des kilos en moins et des joues qui ont du mal à sécher. Toma ne se souvient pas très bien et elle ne souhaite pas s’en rappeler.
Mais les cauchemars s’amusent à lui rafraîchir la mémoire.)

Il lui a fallu attendre la moitié du lycée pour se réconcilier avec les idols, avec son rêve, avec ses ambitions. Pas toutes, non. Toma se sent malade rien que de s’imaginer en face de ces monstres, en face de leurs dents.
Elle se contente de coudre, de broder, de découper et de dessiner. Jour et nuit, débordant d’une imagination qu’elle avait consigné au fond d’elle durant des années, bavant sur les papiers et les tissus.

Canopus lui avait laissé une chance, à cause de son potentiel, malgré l’arrêt prématuré de son entraînement qu’elle avait expressément demandé des années plus tôt. Mais Toma préfère rester dans l’ombre, trop malade pour monter sur le devant de la scène, les cauchemars et les souvenirs trop frais encore.
Elle préfère rester dans l’ombre de Maman.

Et puis, bientôt, Papa se trouve une deuxième Maman.
Et Toma se fout en rogne, comment ose-t-il ? Alors, elle quitte leur maison, elle loue un appartement en ville grâce à ses premiers salaires et aux costumes qu’elle coud sur demande. Elle ne répond à aucun de ses messages ni ses coups de fil.


(Si il peut remplacer Maman, alors il peut très bien remplacer sa fille également.)


Et Toma se retrouve dans ses costumes, petit à petit. Elle s’épanouit dans ce métier qu’elle aime tant, ses cauchemars faisant petit à petit place à ses rêves d’antan. Toma brille des paillettes et des sequins qu’elle coud, des petits bijoux qu’elle fabrique avec trois fois rien, de ses rires qui reprennent leur sincérité.


Toma brille et plus rien ne pourra la ternir à nouveau.

pseudo • tau
vous êtes vraiment très jolis

Je pourrais partir en dissertation sur la signification des morsures et des dents d'après tes écrits mais je vais me contenter de dire que j'adore ta presentation et que l'histoire de Toma est trop triste mais en même temps pleine d'espoir pour l'avenir alors ça me met du baume au cœur ; w ;

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