AccueilAccueil  MembresMembres  S'enregistrerS'enregistrer  Connexion  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  
Le Deal du moment : -20%
-20% Récupérateur à eau mural 300 ...
Voir le deal
79 €

just ask — rouge
Archie Hale
SOLEIL MEDIA
Archie Hale
SOLEIL MEDIA
Messages : 36
Date d'inscription : 15/03/2020


Sam 21 Mar - 22:45




Sous tes yeux sont couchées nonchalamment tes cernes, catin de tes nuits, celles devant qui tu te prosternes. Elles sont là, installées, adulées sans nulle attention de bouger.
Et toi entre deux émissions à tourner, après quelques réglages faits, tu pars te cacher direction carré vip, crapotoir dédiée à l’élite des enfumés aux regards ternis.
Mais ton esprit à toi Archie, il a pas besoin de bouloter du bout des lèvres un peu d’oxygène gris pour se perdre.
Accroupis à même le sol, ta joue contre ton épaule, tu fixes le macadam.
Dans ta main il y a une cannette dans laquelle flotte l’opercule de fer que tu as laissé t’échapper dans ton mouvement dru et saccadé.

C’est comme si le fait de ne pas être occupé te laissait le temps et l’espace de divaguer, de te perdre pleinement dans cette immensité.
T’es bien claqué.
Deux journées que tu enchaînes afin de ramener du blé dans tes poches trouées. Alors t’es là à faire les yeux doux aux heures supplémentaires, un cercle vile et sectaire.
Et tu grognes entre tes lèvres gercées, dandinant ton corps mal proportionné.
Dans ton champs de vision réduit il y a une paire de chaussures aux allures bien trop agressives pour ne pas appartenir à celui que tu penses. Pas besoin de te relever, tes pupilles parcourent pour toi le chemin tandis que tu croises tes bras pour y loger ton visage.

« Hey. »

Il y a toujours une légère appréhension logée au fond de ta gorge, comme un début d’angine mal soigné. Rouge c’est un peu la maladie de tes cordes vocales, quand il apparaît, il y a toujours les stigmates de votre première rencontre.
Plus âgé, plus de charisme, plus de tout en fait.
Et même si à force tu t’es déridé, il y a toujours ce chewing-gum collé à tes semelles. Ce petit reste irritant mais pas méchant.

Et parce que la conversation n’est pas ta passion, tu le dévisages seulement de tes yeux morts. Imperméable à la gêne amorcée par le silence.

« T’as pas une loge à enfumer ? Un assistant à piétiner ? Un stagiaire à traumatiser ? »

Quelque chose qui ne te concerne pas Archie. Ne concerne pas une conversation entre vous deux.

« Va briller plus loin Rouge, tu fais de l’ombre au soleil. »


Rouge Chandrakant
CIVILS
Rouge Chandrakant
CIVILS
Messages : 36
Date d'inscription : 18/03/2020


Dim 22 Mar - 0:21
❥ Je te sens dans le vent, dans le flou des brouillards
C'est sans doute une journée chargée. Peut-être qu'elle ressemble aussi à celles qu'il connaît déjà : toujours les mêmes histoires et on ne jure pas de lui. Rouge présente les stars de demain et les exploits réalisés : voici ce qui s'est passé ce matin. Rouge cherche la caméra du regard : bonjour mon aimé. Tout ça, comme à l'accoutumée. Alors, voilà, il a besoin de s'enfuir. Il a besoin de songer à des bras dans lesquels il ne peut pas se plonger, pas encore ou pas cette fois. Il pense à elle quelques fois, mais n'y revient pas. Résoudre les problèmes, Rouge ne connaît pas. Il préfère s'isoler, carré gris en background, fumée pour mieux cacher ses pensées : il n'a pas envie d'y penser. Oui, une fois que tout est terminé (ça ne fait que commencer) il s'en va. C'est qu'il a l'habitude à présent et que de sa poche, il sort une cigarette. Rouge prêt à l'allumer à défaut d'une autre, cela fera l'affaire pour cette fois. Et c'est quand il arrive, là qu'il te voit.

Oh, désolé mon petit astre, je ne le referais plus.

Sans doute que tu ne sais pas que tu es son hélianthe à défaut d'être Hélios, que te trouver là suffit à lui arracher un sourire, si facilement. Alors, il te rejoint, à ta hauteur, doucement. Il prend le temps de lancer une étincelle, le regard coincé vers toi. Il prend le temps de s'installer dans ton champ de vision, Rouge. Ce n'est pas qu'il aime ça, il n'aime pas spécialement être le centre de l'attention, non. Et d'une main, il tire une bouffée, toi dans la petite brume, quelle place détiens-tu ? Difficile à dire. C'est qu'il apprécie, oui, que tu sois là, la douceur que tu procures sans même te rendre compte.

J'ai peut-être un technicien à embêter un instant, maintenant que tu le dis.


Coincé entre deux brouillards, comme s'il te connaissait si bien déjà. Rouge qui ne sait comment pourrait le voir Archie. Et Rouge qui devrait oublier d'y songer – éviter de causer plus de problèmes. Rouge qui pourtant frôle l'intimité : la main qui vient encore déplacer une mèche étrangère d'Archie derrière son oreille, pour mieux le voir, lui.

Je vois bien qu'il rêve d'une pause, ce petit homme, alors, tu vois, je la lui donne volontiers, avec ma présence en prime.

Il ricane Rouge, de ce rire si distinct qui fait de lui un homme ciblé.

Je le gâte, non ?

Il retire sa main, penche la tête pour tenter d'apercevoir les yeux de son bien-aimé du moment. Il n'a pas vraiment de quoi ricocher, mais il rentre dans la danse puisque tu l'as invité. Alors, il baisse la voix, baisse le ton, voilà, il saurait presque jouer.

Mais va savoir ce qu'il a me raconter, mon petit technicien, il a l'air tellement déprimé, moi qui attendais de le retrouver pour qu'il me raconte ses folles aventures !

Il a la voix qui fait l'affaire, les yeux qui trahissent l'ironie et pourtant la tristesse y serait presque incarnée. C'est qu'il a besoin de mettre un point final à tout ça, c'est qu'il a envie (besoin) de profiter d'Archie un petit moment, de se reposer à ses côtés aussi.

Oh, oui, il me brise le cœur quand il ne veut même pas lever les yeux sur mon visage.

Comme il a l'habitude de dévorer du regard, Rouge. Comme il pose encore les pupilles sur Archie, malice qui brille sur les commissures des lèvres. Il tenterait encore de lui décocher un sourire, un rire avant même que Cupidon ne puisse mettre à nouveau son nez dans ses affaires – il le chasse d'une franchise terrifiante : non, je ne t'ai jamais aimé, non, je ne voyais en toi qu'un amour d'une soirée. Mais Archie, c'est différent, c'est un peu comme s'il déposait là tout ce qu'il déteste à ses pieds, il rend les armes. Il s'adoucit, Rouge. Alors, il te laisse la parole, pour que tu puisses l'éclairer
Archie Hale
SOLEIL MEDIA
Archie Hale
SOLEIL MEDIA
Messages : 36
Date d'inscription : 15/03/2020


Dim 22 Mar - 18:15



Curieusement mielleux, presque un peu adipeux.
Il y a dans les mots de Rouge une tendresse actée, quelque chose de très millimétré et pourtant spontané. Comme la fumée bleutée de sa cigarette allumée, il y a quelque chose d’opaque. Et toi Archie, comme face à un aquarium abandonné, tu tentes de voir quelle espèce se meut dans cet environnement gâché.
Rouge n’est pas pandémique à ce domaine électrique, pourtant, tu as le sentiment qu’il a toujours évolué dedans. Qu’il est ici à sa place, dans sa propre chaîne alimentaire. Il se meut, reptilien et herculéen.

Et puis il y a cette main à côté de ta tempe tiède qui vient recadrer tes cheveux et pensées emmêlées. Les paupières arquées et les sourcils haussés, tu jettes tes pupilles dans l’angle mort de ta vision, incapable de voir si elle s’en est allée.
« Gâté c’est vite dit tu sais. »

Mots soufflés dans ton coude plié, tu ressers ton étreinte sur ton corps fatigué, étirant tes muscles essorés. Il parle bien Rouge. Il sait quoi dire, à qui, comment. C’est naturel pour lui de babiller, d’ensorceler et toi Archie, tu te laisses faire sans broncher.
Il y a dans ce fond sonore imperturbé, quelque chose de profondément sympathique, de mélodique. Rouge ne semble pas vraiment parler mais chanter pour les autres âmes égarées.

« T’es très bavard. »

Et tu souris amusé, le regardant de tes yeux épuisés. Tu n’es pas tellement déprimé Archie car tu as une certaine passivité, imperméabilité à tout cela. Ça glisse le long de ta peau pâle et viens s’harmoniser dans le creux de ta surdité.
Filtre naturel.

« Moi tu sais, j’ai rien de palpitant à raconter. Je suis pas la star du show. Je suis là pour gérer l’éclairage et être sûr de remplir le quota de regards braqués sur toi. »

Tu viens titiller doucement car il ne faudrait pas qu’il soit le seul à parler, à s’amuser. Ce moment-là, en-dehors des studios, vous comptez bien en profiter. Et tu bois une énième gorgée de ce jus bien trop sucré, scrutant les émotions sur son visage détaché.

« En fait t’es trop bavard pour ton propre bien. Qu’est-ce que toi t’as à me raconter ? »

Parle-moi vraiment, cesse de combler ce vide qui rime avec néant.


Rouge Chandrakant
CIVILS
Rouge Chandrakant
CIVILS
Messages : 36
Date d'inscription : 18/03/2020


Lun 23 Mar - 0:24
❥ Je te sens dans le vent, dans le flou des brouillards
Rouge sourit à ces faits. C’est que c’est trop humble, assez pour sentir le manque de confiance soudaine ou bien autre chose, il n’a jamais su. Mais il sait quoi y répondre, à tout ça.

Tu sais, de mon point de vue, on ne voit que vous.

Rouge qui dit ses vérités. Après tout, il regarde la caméra. Après tout, quelques fois, son regard dérape sur ceux qui s’activent derrière la frontière des mondes. Il est peut-être son étoile quand il est là, sans qu’il ne le sache jamais. Il n’a pas besoin de montrer son visage, pas besoin de plus que ça pour être important. Rouge qui aimerait voir le fond de toi, mais si tu ne lui ouvres pas, alors quoi ? Rouge n’est pas doué pour rester attendre qu’on soit prêt pour lui, ça a toujours été comme ça. Il faudrait qu’on l’attende lui, le temps qu’il se décide peut-être ou bien absolument pas. Alors, oui, s’il faut pour t’amadouer qu’il y ajoute ses propres mots, il le fera. C’est le regard toujours posé sur toi. Il réfléchit. Cigarette au bout des doigts, s’y accrocher pour tenter de faire un premier pas. Alors, il y met un brin de vérité seulement.

Je ne sais pas si tu as vraiment envie d’écouter un vieux monsieur se plaindre de sa vie alors que tu étais censé retrouver un peu de force.

Le géant est à terre. Rouge aime le voir la tête dans les airs, le bout d’innocence qui n’en est pas, plus que ça ou une simple illusion, le sort le rend admiratif. Alors, voilà, entre ses dents, il ironise.

Je ne peux même pas te raconter d’histoire d’amour.


Parce que c’est tout ce qu’il aurait à te raconter, Rouge. Il n’est pas vraiment doué pour parler de quoi que ce soit en vérité. Il se demande lequel de ses passe-temps pourrait t’intéresser et rien ne viens.

Même les miennes empestent, ou la mienne, va savoir.

C’est à lui d’enfouir son visage. Fuir un instant – il le fait si bien. C’est qu’y mettre des mots, il ne sait pas non plus. Alors, la violence de la vérité affichée un instant dans les prunelles, tu ne verras pas, personne n’a le droit. Rouge qui se laisse facilement piéger par l’atmosphère autour d’un Archie qui n’a rien demandé.
Comme c’est facile de respirer autour de toi, trop.

Mais tu es toujours violent à ce que je vois, voilà ce que tu fais de mes sentiments : on ne parle jamais de toi.

Alors, ce sont les mots qui viennent gâcher ce qui aurait pu être instauré quand il revient à la vie. Rouge qui relève la tête, masque de nouveau remit, les lèvres à la position habituelles. C’est tout de même une demie vérité, un demi-mensonge, un bout de toi qu’il aimerait voir juste une fois.
Archie Hale
SOLEIL MEDIA
Archie Hale
SOLEIL MEDIA
Messages : 36
Date d'inscription : 15/03/2020


Lun 23 Mar - 22:29




Tu souris.
Parce que Rouge n’a pas tort. En réalité tu ne devrais pas avoir besoin de le préciser car jamais tu n’as pensé qu’il était un imbécile heureux. Ça se sent, si pesant. Il y a derrière ce décor fait main tout un cabinet de curiosités, de petites fêlures orchestrées.
Deux chiens de faïences qui comblent par des taquineries enfantines, voilà ce que vous êtes. Aucune envie de se découvrir avant l’autre, d’ouvrir les premiers boutons. Ça se renvoie mollement la balle, avec courtoisie, amabilité, des tournures de phrases enquiquinées.
Et pourtant, des regards toujours aussi alertés.

Elle est étrange votre parade.
Et même toi Archie du haut de ta naïveté épanouie, tu ressens ce courant d’air. Alors tu déposes les armes, pour cette fois, front au sol et palpitant au repos. Parce que ta maladresse, ta timidité désinhibée n’auront pas raison de toi. Tu n’oserais pas dire que tu fais une fleur. Mais quelque part, ça te réchauffe le cœur.

« Moi, moi, moi. »

Plus facile à dire qu’à faire. Tu t’étires, te tiens enfin droit. Car quitte à te déshabiller, ça ne sert plus à rien de te cacher dans le creux de tes bras fatigués. Tu sors de ta poche ton paquet, tire une cigarette que tu oublies d’allumer. C’est juste pour prétexter, retarder.
Car en réalité l’envie est morte avant d’avoir existé, avortée.
Et il y a un rire nerveux.

« Ce que je vais te dire va juste confirmer ce que tu sais déjà. »
Et si tu étais plus courageux, tu rajouterais, regarde-moi. Ce que tu as devant toi relate déjà des faits. Un pauvre bougre dont les récompenses sont oubliées, qui n’a pas d’objectifs martelés. Quelque chose de malmené qui se laisse volontiers porter.

« J’ai rien à dire sur les histoires d’amours, je suis abonné absent. Je suis trop casanier pour faire l’effort de me forcer. Parler me donne trop d’anxiété pour dire à mes connaissances que j’aimerais que l’on devienne proche. »

Et à mesure que tu débites, tu sens le poids du pathétique. Tu n’es pourtant pas honteux, ni désireux de te faire plaindre. Ce sont des faits avec lesquels tu es en paix. Il n’y a pour toi, rien dans tout ça que tu devrais condamner. Évidemment que tu complais à imaginer que tout ça pourrait s’améliorer mais tu es un réaliste face à tes capacités.

« Mais je suis discret et aimable et je pense que ce sont mes deux qualités. »

Haussement d’épaule crispé, tu as l’impression d’être celui qui a coupé la musique avant que celle-ci n’atteigne son apogée, qui a demandé à tout le monde de rentrer.
Mais il n’y a rien de tout ça pour te décourager, faire taire ta langue taquine et désabusée.

« C’est pour ça Rouge, je sais que tu vis pour nous deux alors, n’hésite pas à compléter ce que tu sais. »

Sourire denté, yeux plissés, tu renvois la balle légèrement agacé.
Cette courte conversation, ça a été comme réalisé une catastrophe prédite. Et maintenant que les éclats sont là, c’est à lui de ramasser, de contourner afin de rattraper.
Et tu te dis que combler, il devrait savoir y faire.
Apriori il en a fait son métier.


Rouge Chandrakant
CIVILS
Rouge Chandrakant
CIVILS
Messages : 36
Date d'inscription : 18/03/2020


Mar 24 Mar - 2:18
❥ Je te sens dans le vent, dans le flou des brouillards
Il y a un sourire, encore, toujours, de ceux qui font monter un coin et pas l’autre, ceux qui font à moitié dévoiler les dents, cachées par une main tenant la raison de la brume. C’est qu’à chaque fois qu’il croit tomber, c’est Rouge qui sent le sol s’évanouir sous ses pieds. Ha, Archie heureusement qu’il n’a pas envie de s’éprendre de toi, car ça serait si facile. Ha, oui, heureusement qu’il reste encore en lui une lueur d’humanité. Rouge qui sait pourtant que tu n’y tomberais pas. Rouge qui sait encore que quelqu’un l’attend là-bas (mais est-il vraiment prêt à ça ?). Alors, il sert les dents, un instant, ne pas y penser. Un nouveau nuage, la langue pour le déverser, les yeux dans le vide sans y réfléchir.

Mmh, je pourrais te citer plus que deux qualités.


Il murmure, doucement, une main pour toucher le bout de ses pieds. C’est qu’il ignore sans doute son propre charme et que c’est toujours ce qui fait rêver. Rouge est l’inverse même et il a fait fuir bien plus de personnes qu’on ne pourrait compter. C’est normal pour lui d’être l’enfoiré. Alors, la voix reprend son voltage, étincelles dans les prunelles quand ça se pose à nouveau sur tout – aller-retour, deux pas deux comme un jeu.

Je ne pense pas que tu veuilles vivre ce que je vis, tu serais trop bien pour ça. Enfin, disons que je ne t’imagine pas vraiment être un connard fini.

Le nom gravé sur son front ou bien giflé sur ses joues avec des au revoir dont il a l’habitude. Lui-même ne saurait vraiment expliquer : a-t-il peur ? Ou bien n’a-t-il pas trouvé rocher auquel s’accrocher ? Et quand il voit la lune qui pend sur chacun de tes mots à toi, Archie, il n’imagine pas vraiment ce genre de vie pour un gars comme toi, non. Rouge te voit bien avec quelqu’un de mieux penché à tes lèvres, le genre de personne qui saura dire des je t’aime avec plus de mots et de métaphores. Le genre de personne qui glisserait sa main dans la tienne sans qu’on en demande plus, étonnant. Rouge qui ne demanderait qu’à se tromper. Alors, oui, il sourit à l’idée, bien trop. Blancheur des canines, les yeux plissés et les pieds qui se relèvent, amusement.

T’aimerais qu’on devienne proche, Archie ?

Non, ne te laisse pas saisir à ton tour. Il ne saurait s’en défaire. Rouge qui met à nouveau la pagaille dans sa vie, trop vite pour même en saisir les conséquences – ou bien encore sait il. Est-ce que ça l’amuse ? Rouge n’aimerait tenter le blanc, tâche de sang sur immaculé. Il laisse échapper un rire, encore. Les notes descendent la pente, les doigts passent sur le piano, cacophonie. C’est que l’invitation est telle qu’une autre y aurait vu de telles demandes, de telles promesses qui l’auraient agacé plus d’une fois. C’est qu’il n’imagine pas l’astéroïde y voir quoi que ce soit. Rouge qui sait aussi cacher ses attentes – il ne faut pas, non. Alors il coupe :

Si tu savais, je n’y connais rien non plus. Je connais l’amour de mes parents et les histoires que je pourrais raconter sont loin de celui-là. Tout se finit mal, avec une gifle comme clap de fin. Et je n’aime pas comme tu penses non plus.

Il aime trop mal. Il aime seulement quand tout se passe ailleurs, quand les draps frôlent le corps et qu’il peut y voir l’âme frémir autrement que par de belles paroles. Il aime quand il arrive à saisir les sérénités pour les détruire et c’est mal. Alors autant ne rien en dire. Rouge qui déjà, ouvre le briquet, étincelle entre vous deux, au moins. C’est qu’il finira au moins ce que tu as commencé de faire, nonchalamment – c’est que ça le passionne de te voir comme ça, tu serais presque à étudier.

Tu pourrais tenter de deviner comment, tiens, car je n’ai aucune qualité à te compter de mon côté.

Non, car Rouge sait comment il faudrait le qualifier.
Déjà, préparez le bûcher pour qu’enfin les flammes viennent le saisir, pour qu’il meurt dans son feu bien-aimé, celui qui vient encore lécher le fond de son estomac, le fond de sa gorge quand il embrasse de ce faux amour, ce péché.
Rouge pourrait seulement narrer les plus beaux des mensonges et c’est comme ça.
Sa gloire repose sur des cendres dont il ne faudrait pas parler.
hrp:
Archie Hale
SOLEIL MEDIA
Archie Hale
SOLEIL MEDIA
Messages : 36
Date d'inscription : 15/03/2020


Mar 24 Mar - 19:17




C’est étrange.
D’abord vous échangiez des banalités, promesses de quelques rires étouffés. Et maintenant vous en êtes à vous immiscer dans une intimité nouvelle et embarrassée, comme si personne ne désirait vraiment être là. C’est comme regarder étinceler un début de feu de forêt.
Ça crépite, doucement, gentiment, ça se goinfre au grès du vent.
Quelque chose de finalement très lancinant.

Mais les mots de Rouge te sortent de ta torpeur, il y a instant où tu le regardes comme s’il était l’auteur des mots les plus durs que tu aies jamais entendu. Un connard. Tu ne peux pas feindre ou prétexter une naïveté toute manigancée, car les bruits de couloirs l’ont précédé.
Toi Archie, tu restes simplement immobilisé, un peu poignardé.
Non, tu n’aimerais pas qu’on parle de toi comme ça. Mais tu n’aimes pas non plus que Rouge sois aussi désinvolte face à ta petite révolte.

Qu’il se laisse ainsi aller, à s’égratigner.
Tu as toujours été sensible à ce genre de phrases dépréciatives, ces petites piques captives. Mais le pire reste à venir. Parce que Rouge le dit, il te le demande. T’aimerais qu’on devienne proches ?
Un bug dans la matrice, il y a cet instant d’état végétatif où le caprice prend fin sans artifices. Tu n’y a jamais pensé, rien de tout cela n’a ta jamais effleuré.
Ces mots, cette situation, si c’était si simple, tu le saurais. Alors tu te ressaisis, regard relevé et sourcils tricotés par la méfiance. Comme s’il t’avait touché à rebrousse-poils. Qu’il avait fait exprès de te prendre de court.
« Si c’était si simple ça se saurait. C’est pas une blague en plus Rouge, tu devrais pas jouer à ça. Tu deviens pas proche de quelqu’un en un claquement de doigt, c’est un piège ça, tu devrais le savoir à ton âge. »

Et ça geint dans le fond de ta gorge avec ta voix rauque et ennuyée. Presque un peu blessé. Tu te lèves d’un coup, presque pressé, une gorgée de jus sur le bord de t’étouffer.
Tu tiens bon, tu gardes la face.
Parce que t’as pas envie d’être le dindon de la farce.
Il y a en toi cette naïveté, tu penses Archie qu’il y a des étapes et des ponts à passer avant de pouvoir se considérer auprès de quelqu’un. Ce sont des petits événements qui occurrent dans le temps. Et tu gagnes des points, tu gagnes en visibilité, en affection.

Mais finalement, ces mots te retiennent.
Rouge, il aurait pu se vautrer dans quelque chose de gras, d’inélégant, y aller de bon ton et en avant. Mais au lieu de ça il parle de l’amour familiale, quelque chose qui te parle, résonne en toi. Alors ton visage s’abaisse, quelques mèches remontes sur ton front et tu presses tes lèvres l’une contre l’autre, en une moue perturbée.

« Y en a pleins. Mais je vais en citer seulement trois pour pas que tu sois trop confiant. » Et tu tends tout d’abord ton pouce, « T’as une bonne éthique du travail. Tu nous fais jamais fais vivre un enfer. »

Car il y en a trop qui se pensent tout permis, qui aiment faire les diligents alors qu’ils sont seulement des tyrans. Rouge est particulier mais n’a jamais manqué de respect. Ou en tout cas tu n’étais pas présent ce jour-là mais qu’importe, les absents ont toujours tort et cela ne compte pas.
Tu pointes maintenant ton index,

« T’as la volonté de créer n’importe quoi avec rien. Regarde cette conversation. »

Léger sourire qui se glisse le long de tes commissures malgré ton palpitant fatigué, non-épargné par ces échanges impromptus et indésirés. Et ton point final, il te demande le bout des lèvres. Comme une blague mal-amenée, quelque chose de terriblement enfantin.

« Enfin, je pense que t’es un bon menteur et que ça doit être agréable de te connaître sans artifices. »

Entre ton visage et le sien, il y a ta main, tes trois points sur le bout des doigts, ta naïveté sur le bout des lèvres.

hrp:


Rouge Chandrakant
CIVILS
Rouge Chandrakant
CIVILS
Messages : 36
Date d'inscription : 18/03/2020


Mar 24 Mar - 21:44
❥ Je te sens dans le vent, dans le flou des brouillards
C’est que non, il ne sait pas. C’est qu'encore, si tu savais, c’est visiblement plus facile que ce que tu ne pourrais penser. Mais Rouge ne le dit pas. C’est que ce n’est sans doute pas la première fois qu’il a le droit à ce spectacle, mais que pour une fois, il ne trouve la force d’y sourire avec malice. Et ça crispe le cœur-là ou une autre l’aurait fait flamber dans l’acrimonie. Chaud et froid, il ne comprend pas. Alors, pour une fois, il regarde l’autre, prêt à s’en aller. Mais tu ne pars pas – et il ne sait toujours pas. Rouge écoute, il sait le faire plus qu’il n’y laisserait paraître. Cela ne l’empêche pas d’y trouver sarcasme : si tu savais, la main serait déjà pliée en poing. Si tu savais, tu n’aurais pas pris le temps de réfléchir à la suite de tes mots si bien alignés – toi qui prétends ne jamais en avoir la force ou bien le courage, va savoir. Rouge qui détourne le regard. Rouge pris dans Avalon, embarra caché de deux mains sur le cœur, pourvu qu’il n’y voit rien, pourvu qu’il soit aveuglé encore longtemps laissé incertain.

Mais qui n’aime pas les artifices, hein ?

C’est comme ça qu’il a construit sa vie : parures d’amour et perles sous la langue, mensonge. Il sait ce qu’il fait. Il sait aussi pourquoi il n’osera pas lever les yeux sur ta main bien plus grande qu’il n’y paraît – tu as bien plus d’épaules que le crétin en face de toi, il pense. Non, qui n’aimes pas ça ? Qui n’aime pas nicher ses doigts sur le cou d’une image forgée de toutes pièces, se dire qu’on a de la chance d’être là, juste un instant. C’est mieux que de n’être rien. C’est mieux que de ne pas savoir comment ajuster la cadence du reste, des mots qui ne viendront pas parce qu’il ne sait toujours pas, non, à son âge, comment sortir des brumes d’Avalon (encore), Arthur n’a jamais su non plus.

Désolé.
- pour la première fois dans sa bouche, pas même décroché par une étoile filante dévorée.
J’aurais pas dû te dire ça mais je n’ai pu m’en empêcher.
- de voir s’il peut causer trouble au moins un peu chez toi, une fois, lutter pour ne pas tenter de t’emporter trop bas.

Et t’imaginer filer comme ça, ça l’aurait laissé étrangement éclopé alors qu’il sait que c’est ce que font les gars bien comme toi. Rouge et son sabotage personnel, déjà, se demande comment la cale remplie d’eau n’a pas encore fait couler le bateau. Il s’excuse pour avant, est-ce réellement évident ? Manuscrit quand il ne regarde que droit devant lui, carré gris sur fond gris, petite agonie.

Ne m’en veux pas trop.

Rouge est habitué à ça. Rouge est habitué à la haine et tant qu’elle n’est pas sévère, il peut encore y laisser tête haute. Mais à son tour, il n’a pas la force de te dire, que tout ce que tu énonces n’est que l’ombre de lui, la bienséance qu’il applique pour laisser un chemin tracé droit, sans bavure. Il nettoie pour pas qu’on ne remarque les cadavres planqués dans les buissons, le rouge sur ses doigts duquel il tient son prénom. Alors, oui, tu devrais faire l’inverse de ce qu’il souhaite. Tu devrais ne jamais revenir une deuxième fois pour qu’il y replonge en ne sachant pas où il va. Alors que pourtant, s’il écoutait un instant, la réponse cachée là, qu’il ignore, car c’est plus simple ainsi. Parce qu’il n’a pas à expliquer, à devoir s’attacher sans savoir s’il pourra y mettre les formes.
Puis le revoilà.
Il se tourne à nouveau, Archie en ligne de mire. Il sourit à nouveau, mystification de ses propres souvenirs. L’un des deux saura lire ce que l’autre ne voit pas. Rouge qui tapote le sol des doigts comme pour convier son invité à revenir :

Reviens, je me tiendrais à carreau, promis.

Il sait encore quand tout doit cesser. Aucun filet ne saurait prendre ce qu’il désire et c’est mieux comme ça pour une fois. Alors, si tu veux Rouge dévoilé, il a déjà laissé les traces derrière lui. Alors, encore, il pourrait ré expliquer pour te garder là quelques secondes de plus, pour que tout soit arrangé. Il a appris comment faire. Il a appris, mais c’est qu’il ne pourra pas dire plus que ça – il n’a toujours pas entendu sa propre version des faits. Il s’évite lui-même, car il sait ce qu’il est et c’est un secret bien plus simple qu’on ne pourrait penser. Et il en rit encore, il est doué pour ça - moins quand il s’agit de commencer les phrases qu’il laisse trainer pour que tu les attrapes.

Tu as sans doute raison, trop bavard pour mon propre bien. On devrait me couper la langue. Ensuite, je n’aime juste pas dépendre des autres. Quant au reste, qui suis-je pour prétendre ne pas être au courant de mon propre manège ? Il n’empêche que je ne t’ai pas menti.


Il n’oserait pas.
Tu y vois bien plus clair que lui.
Archie Hale
SOLEIL MEDIA
Archie Hale
SOLEIL MEDIA
Messages : 36
Date d'inscription : 15/03/2020


Mer 25 Mar - 19:24




« Moi j’aime pas ça. »
C’est sorti instinctivement, simplement. Et pourtant l’on peut lire sur ton visage que tu es sérieux, nuageux. Évidemment que tu apprécies voir sur une scène, derrière une caméra, ce cent pour cent claquant, bruyant.
Mais à tes yeux Archie, personne ne peut vivre comme ça. Toi à ton échelle en tout cas, tu n’imagine pas avoir la patience de tenir, d’écouter, de voir cette cadence.
Brillant, bruyant, bavant.
Les artifices te fatiguent. Quand bien même tu les aimes au milieu de la nuit ou créés par l’artificielle lumière, tu aimes voir au clap final le cours lent et terne des choses reprendre. Car tu y vois quelque chose de rassurant, une poésie des choses simples.
Mais cette phrase, tu l’as soupiré, sans savoir si tu étais audible.

Et à ces mots, tu doutes.
Tu te demandes si c’est toi qui en fait trop ou si Rouge maîtrise l’art et le parler afin de te faire rester. Un peu trop bon enfant, ce côté étrangement obéissant, tu te rassois, désenchanté.
Tu bois d’une traite le reste de ta boisson, ta cigarette entre tes doigts qui n’a toujours pas été allumée. Il est probable que tu ne la fumes jamais. Car après l’odeur froide viendra te hanter.
« Tu en fais trop. »

Les sourcils toujours quelque peu froncés, tu remues tes épaules afin de les décontracter. Ce n’est pas tant que tout a tourné au vinaigre, mais te voilà contrarié. Un peu froissé. Il faut croire qu’il en faut peu, que tu es fait de papier de soie, que n’importe quoi peut venir te malmener.
Tu t’en voudrais presque de te faire désirer et d’être celui qui vient créer une tension inutile. Tu as toi-même été très libre dans tes mots, Rouge pourrait t’en vouloir. Rouge aurait pu te rembarrer.
Tu remues nerveusement tes pieds.
Toi qui avait réussi à te mettre en conditions, te revoilà te braquer.
Bêtement, comme un enfant.

« C’est vrai que t’as pas menti, c’est moi qui fait des histoires. »
Et tu souris en rédemption, tapotant ton ongle contre le caoutchouc de tes chaussures. T’es agacé mais pas par lui.
C’est toi et tes réactions qui te reviennent pas.
Il y a quelque chose dans la réflection qui te fait grincer.

« Si on est proches, ça veut dire qu’un jour on se verra peut-être en-dehors des pauses clopes et des plateaux ? »
Archie, tu demandes ça avec une telle innocence, une telle déconnexion des réalités que n’importe qui serait prit de cours face à tes plans montés sur la comète.
Il n’y a malheureusement rien que l’on puisse faire à tes infantilisés tant que celles-ci ne sont pas des incivilités.


Rouge Chandrakant
CIVILS
Rouge Chandrakant
CIVILS
Messages : 36
Date d'inscription : 18/03/2020


Jeu 26 Mar - 16:37
❥ Je te sens dans le vent, dans le flou des brouillards
On lui tape sur les doigts. Il en a vu, Rouge, des regards remplis de réprimandes et il en a entendu des réprimandes remplies de déceptions. Alors, il rajoute au brouillard, fumée passant entre les lèvres, soufflée rapidement. Rouge qui tend l’oreille quand tu te rassois. Il sait que tu as raison, Archie, mais c’est qu’il a pris l’habitude. C’est qu’encore si on lui enlevait ça il ne resterait plus rien et il préfère s’habiller de mots, prendre soin de chacune des syllabes comme s’il devait en faire une chanson. Tout sonne faux. Rouge n’a jamais été grand mélomane : il n’a pas choisi ce chemin-là, il a préféré être comme toi, cependant un siège plus proche que tout ça. Tu as la barrière des écrans, Archie pendant que Rouge se doit de savoir faire face aux comètes qui brûlent les rétines lorsqu’il tourne la tête. Mais il préfère t’avoir toi, assis à côté de lui. C’est plus simple comme ça.

Je pensais que tu ne croyais pas aux claquements de doigts.

Il taquine. Bien sûr, quoi d’autre ? Il rit légèrement, plus que d’habitude : entre temps, le vent à eu le temps de souffler, de venir balayer les expressions si durement affichées, le temps de venir caresser le bout des doigts, les yeux en désarrois. Ne pas y penser non, jamais. C’est qu’il y a quelque chose d’enfantin et que ça ajoute tellement d’attrait que ça en fait peur. Mais vite, il rattrape :

Bien sûr Archie.

Ne pas oublier les promesses – toujours brisées avec rapidité.

Sauf si tu n’as pas envie.

Cela fait longtemps après tout, qu’il n’a pas laissé quelqu’un venir s’immiscer comme ça. C’est qu’une partie de lui aimerait encore voir ce qui se passera, car tu verras de tes propres yeux le maquillage couler, quand la réalité agira, charme rompu, minuit passé et aucune chaussure à ramasser. Rouge ne voudrait en aucun cas perdre une paire, trop méticuleux pour ne pas travailler le charme de lui-même, pas besoin de marraine la bonne fée. Oui, tu verras.

Qu’est-ce que tu voudrais faire pendant ce fameux jour ?

Rouge qui a l’habitude que tout soit emballé trop vite, papier à déchirer, nœud à défaire de ses doigts, il est devenu doué pour ça. Mais c’est que Rouge aurait du mal à t’exprimer ses intérêts et il ne le fait pas. Rouge qui compte encore sur toi, pour y laisser un souhait. Rouge n’a pas vraiment l’habitude d’autre chose que ça, non. Il pourrait t’inviter aux plus belles soirées mais qu’en ferais-tu n’est-ce pas ?

Moi, ça me dérange pas que tu m’en racontes des autres, des histoires.

Non, ça ne le dérangerait pas. Non, ça ne gênerait que le cœur, prix en plein feu, que faire ? Les questions qui ne montent pas prennent peur, les autres se demandent encore comment exister. C’est que oui, il aperçoit un peu avec toi, les bordures de son reflet – il préfère l’ignorer en dehors de tout ça. C’est que pourquoi pas après tout ? Il t’en arracherait tes mots pour y voir plus clair s’il le faut à défaut de pouvoir toucher un brin de toi. Il sourit, Rouge. Il sourit, voilà, lentement comme si la douceur de ta question le rassure, un peu. C’est sans doute ça.
Archie Hale
SOLEIL MEDIA
Archie Hale
SOLEIL MEDIA
Messages : 36
Date d'inscription : 15/03/2020


Dim 5 Avr - 20:01




Ça te prend dans le fond de la gorge,
Durant un instant, tout se dérègle et déroge à tes règles.
Qu’est-ce que tu aimerais faire ?

Et là c’est le vide, le néant.
Comme si Rouge était une entité dont les tenants et aboutissants appartenaient aux plateaux éclairés. En réalité, tu te doutes de l’univers dans lequel il se meut, évolue. Tu t’imagines du faste, de l’élégance. Des expériences qui, si elles étaient une sensation, seraient probablement le velours des catharsis des beaux jours. Quelque chose d’englobant, venant caresser et embraser.
Toi, tu n’as rien de tout ça à offrir.
Tu es de ceux qui traînent sur le bitume, rongent le caoutchouc. Tu vas à l’évidence, sans en faire toute une science. Ton imagination est si pauvre, si dissimulée que tu n’oses même pas te permettre de l’effleurer.
Tes paumes contre ton visage, le regard flirtant avec l’asphalte, tu soupirs, vocalises durant un instant toute la peine que cela te prend.
Car tu la vois bien votre crevasse.

Cigarette entre les dents, tu finis par te tourner de nouveau vers Rouge. Tu le scrutes, le décortiques. Trouver un terrain d’entente, une gravité zéro où rien de tout ça ne s’entrechoquera. Tu l’imagines dans des décors, des scénarios.
Car tu serais déçu Archie de jeter cette occasion.
De la rendre futile, versatile.

Et soudainement, ça te viens.
Ton regard tombe de nouveaux à tes pieds mais ton sourire permet de maintenir ta légèreté.
« J’aimerais aller à la mer. Me balader. Et j’ai l’impression que tu vas détester cette idée alors… ça me plaît d’autant plus. »
Entre les cendres éparpillées par tes mots prononcés, le coup de vent annoncé, tu restes statique.
Car en réalité tu es heureux de ta proposition.
« Et vu que c’est loin, qu’il faut marcher, on aura tout le temps de réaliser que c’était une mauvaise idée. »


Rouge Chandrakant
CIVILS
Rouge Chandrakant
CIVILS
Messages : 36
Date d'inscription : 18/03/2020


Lun 6 Avr - 16:03
❥ Je te sens dans le vent, dans le flou des brouillards
Paysage adressé au rand romantique, le vent pour peindre le sable en dune. Le sourire en touche de ruse, dégradé lorsque toujours il y joint ses mains, cacher le tableau qu’il peint. C’est que oui, tes couleurs sont plus belles, plus pures. Aucune touche de noir pour venir ternir les gris pourtant si colorés, rien de plus que ça.

Il fait sans doute froid à cette saison-là.


La morsure des rafales régnant maîtres : de quoi faire s’affoler les vagues. C’est que pour toi, Rouge, ça serait une beauté en soit. C’est qu’encore le soleil teintera de toucher la mer, sans que rien ne change. Il y a sans doute de la grâce dans ce simple fait. Il connaît le cycle, il a déjà vu les lieux une, deux fois.

Qu’est-ce qui te fais penser que je pourrais détester ça ?

Après tout, les pieds dans le sable, le sol encore souple sous les semelles des chaussures bientôt retirées, il trouverait de quoi s’iriser. Oui, sans doute, tu ne sais pas, mais dans le quotidien même se trouvent les artifices du journalier, des attitudes cachées entres deux regards. Il y a là ceux que Rouge ne sait pas maîtriser, ceux qu’il admire lorsqu’il en croise au bord de tes yeux, aux bords de tes lèvres, accrochés là. Alors, sans doute, tu serais, un jour, forcé d’aimer ça, chez quelqu’un d’autre, les feux attirants toutes les sirènes mourant là. Le principe sur lequel se base chacun de ses gestes siégeant là.

Il n’y aura sans doute presque personne, qui aime se baigner par ce temps-là ?

Il se lève, une main pour lisser la veste. Rapprocher de sa bouche la cigarette qu’il fini là, dernière fumée, le feu qui finira par s’éteindre sans qu’il ne trouve de quoi arrêter le sien. Dernier voile passant sur son visage, Rouge qui regarde l’homme devant lui.

C’est plutôt une bonne idée.

Il n’y a rien d’ironique. Après tout, qui détesterait la chose ? Sans doute, ceux tuant la vénusté des choses, il n’est pas vraiment de ceux-là. Rouge aime se les accaparer, au moins une fois. Et il sait que tu serais beau, là-bas, le genre de paysage qu’il pourrait t’accorder sans arrière-pensée. Rouge qui sourit à l’idée, encore. Mégot jeté et paquet remit à sa place d’un doigt. Voici les mains libres le temps de ranger ses idées encore. Voici qu’elles disparaissent dans les poches du pantalon, dos au paysage.

Tu serais peut-être le seul à regretter.

Pourquoi après tout, veux-tu encore te dresser à côté de Rouge, terriblement incendié ? Il n’y a des cendres mourant du bout des doigts. Mais il doute de la chose. Toi, Archie, tu appartiens sans doute à ce genre de paysage bien plus que lui, c’est juste que tu n’oserais jamais avouer. Rouge aimerait encore sans doute te faire cracher ces vérités, te les faire voir comme si tu ne pouvais pas y poser regard.

Après tout, tu n’aurais pas pu trouver plus romantique.

Rouge qui jamais ne saurait changer. Nature en prose et roses en phrases si bien harmonisées. Il trouverait de quoi s’y piquer, toujours. Il sourit, un instant, un côté, aucune dent, rien à mordre puisqu’il est le seul touché. Et dans la foule de ses mots qui se pressent sans jamais s’écouter, il finit :

Tu as intérêt de te garder un bout de ton agenda pour moi.
Archie Hale
SOLEIL MEDIA
Archie Hale
SOLEIL MEDIA
Messages : 36
Date d'inscription : 15/03/2020


Lun 13 Avr - 22:05




Et ça sent la fin.
Après toutes vos élucubrations, il y a comme une promesse dans l’air, quelque chose d’impalpable. Car toi tu t’attendais à un refus, un éclat de rire parmi vos silhouettes qui ne sauraient s’alanguir. Dans un léger mouvement, tu te balances, les yeux rivés sur celui que tu pensais entendre te rabrouer.
Et quand bien même.
Tu ne lui en aurais pas voulu.
Tu en aurais peut-être ris aussi.

C’est le générique d’une petite victoire, celle de tes aprioris étouffés au fond de ta cannette salie. Celle dans laquelle se décompose le cadavre d’un mégot éventré. Et petit à petit, ça grandit sous tes côtes, cette appréhension. Celle de te dire que tu as osé. Comme un grand coup de pied dans une porte, tu as décidé de te laisser porter.
Pas nécessairement brillamment ni avec un charisme émanant.

« Je risque pas de regretter, je serais bien accompagné. »

Insolent du bout des lèvres, il y a une certaine fierté dans ta réponse. C’est comme faire la nique, dire qui rira bien le dernier.
Avec ce parie remporté, tu as envie de jeter les dés et mélanger les cartes. Et dans tes mouvements brefs et contenus, ceux de celui qui trépigne, tu finis par te lever. Comme décidé.
Romantique.

Le mot te heurtes sans arrières pensées, si cela ne faisait pas un moment que vous discutiez, tu aurais pu être décontenancé. Mais Rouge n’est pas éternel et ses charmes non plus.
Tu t’es habitué à ses rengaines et à ses mots provocateurs. Et quand bien même ceux-ci t’amusent et t’atteignes, tu comprends maintenant que ceux-ci n’ont pour vocation que de disparaître.

Alors tu souris, main sur la poignée, ton pied dans la porte.

« C’est pas moi qui suis demandé. T’as oublié le début de notre conversation ? »

Et sur ces mots, tu te faufiles, tenant du bout des doigts à ton passage l’ouverture pour qu’il puisse lui-même rentrer. Un goût métallique dans la bouche, tu retournes à ton poste, le regard fébrile. L’illuminer le reste de la journée sera ton indéfectible mission.


Contenu sponsorisé