Le Catfee, lieu régulier et apprécié, pour ses mets proposés et le calme qu’on peut parfois y trouver. Tout comme la présence prisée de ces amis poilus, que tant de gens adorent. Oh… Moi aussi… Faut dire, c’est si mignon et je comprends parfaitement à quel point la majorité affectionne ces chats. En tant qu’adepte de tout ce qui est mignon, je ne peux qu’approuver -ayant en plus des peluches de chats chez moi-. Pour réviser ses textes, se détendre en se laissant emporter dans une ardente lecture, il n’y pas plus agréable. Et, si parfois, les lieux s’animent sous la vie active, sous des rires et répliques, cela n’est en rien désagréable. Bien au contraire, pouvoir observer des cœurs sincères, n’est-ce point appréciable ? Mais, en ce lundi matin, pas un être en vue, il faut dire, il était fermé en cette douce matinée, comme chaque lundi d’ailleurs. Pourtant, je me tenais là, et non pas parce que j’avais malheureusement oublié les horaires du café, mais bien parce qu’on m’avait appelé. Jeune acteur, apprécié du grand public, d’une manière différente des idoles, j’attirais les regards autour de moi. Ainsi, plusieurs offres pouvaient me venir. Aussi diversifiées les unes que les autres. Cette fois-ci, le Catfee avait besoin de photos pour leur site web et on me demanda alors, s’ils pouvaient m’embaucher. Naturellement, j’ai accepté. Il faut dire, jamais je n’irais refuser un travail, et vu que j’apprécie cette adresse, il serait déplacé de rejeter l’offre.
La porte était ouverte et il m’était possible d’entrevoir que les adorables bêtes, étaient dans leur enclos. Avant de me permettre d’entrer, je pose mon regard sur l’heure, ne souhaitant pas être en retard ou trop en avance. Tout semblait bon, alors, je me suis ainsi, permis de poser mes pas à l’intérieur. Cela n'était, pas si différent que d’habitude, bien que, voir le lieu aussi vide est si inhabituel que, d’une certaine manière cela est déconcertant :
« Excusez-moi, je viens pour les photos. »
Le sourire aux lèvres, mon regard se pose alors sur lui. Un visage qui ne m’a rien d’inconnu. Non pas parce que souvent, mon corps me mène ici. Mais bien parce que son visage est une familiarité avec mes années de lycée. Siobhan Caoimhe. Il y a de cela un peu plus de deux ans, il était de ces délinquants, dont mes deux seuls amis-tout comme le lycée en général-, avaient pour habitude de dire, qu’il n’était point quelqu’un de fréquentable. Cela était possible en effet. Mais je n’arrivais pas foncièrement à le voir d’un mauvais œil. Cela pourrait paraître étrange, mais, à mes yeux, ce jeune délinquant avait quelque chose d’intéressant. Parce que mon âme est trop curieuse, notamment en ce qui concerne le cœur humain, je ne pouvais m’empêcher, de me demander quelles étaient les raisons qui, le poussaient à agir ainsi. Mais, jamais je ne pus avoir de réponses, car, jamais mes questions ne purent être posées. Lorsque nos chemins se sont de nouveaux croisés, celui-ci avait bien changé, du moins, de ce que j’ai pu observer :
« Bonjour Siobhan, tout d’abord, merci de m’avoir demandé pour ce petit travail, ça fait toujours plaisir. »
La politesse, c’est la moindre des choses, mais il n’y avait rien de faux là-dedans, ma joie était palpable et, cela pouvait facilement se lire sur mon visage. Si, cette expression, est en particulier le résultat de simples imitations, elle n’en reste pas moins sincère parfois.
Siobhan c'était levé du mauvais pied. Pas assez dormi, pas l'envie, pas la volontée. C'était pas lui qui avait eu l'idée des photos mais sa mère. Elle voulait quelque chose de plus professionnel sur leur site web. Alors c'était lui qui devait se coller à faire leur gourmandises les plus populaires afin de les prendre en photo.
Mais si il était honnête Siobhan, ce n'était pas tant le shoot qu'il l'avait empêcher de dormir et assombrissait sa journée. C'était la personne qui allait s'en occuper. Lamia Laevateinn. Il avait retenu son nom, si particulier, associé à un visage désormais familier.
Le lycée. Un mot qui suffisait à tordre ses entrailles et lui donner l'envie de rejeter un petit-déjeuné qu'il n'avait même pas avalé. Une période sombre de sa vie qui continuait de s'étirer sur l'âge adulte, bien que s'éclaircissant doucement, lentement.
Raison de plus pour ne pas y retourner. Et pourtant. Sa mère l'avait tané, lui avait demandé, car elle connaissait son fils. Savait pourquoi il était légèrement plus tendu en la présence du blond. Il avait peur d'une réflexion. D'un mot de travers face auquel il ne pourrait pas se défendre, de peur de briser la réputation de l'établissement de sa maman. Il lui devait tant.
Alors quand il l'entend, il descend les marches, la boutique complètement nettoyée et arrangée pour des photos alors qu'il l'observe de bas en haut. Le blond à changé. Et Siobhan aussi finalement.
Il enfile son sourire habituel, son masque de barista que les clients adorent tant.
"Hey. Y a pas de soucis, le site a vraiment besoin d'un rafraîchissement."
Il hésite, les épaules tendues, ne sachant pas vraiment comment se comporter. Peut-être ne l'avait-il pas reconnu ? Peut-être ne se souvenait-il plus ?
"Vous voulez une boisson avant de commencer ?"
Le vouvoyement lui vient automatiquement, comme une barrière, une distance le protégeant du jeune homme pourtant à peine plus âgé que lui.
Tu évites son regard. Evite de le regarder tout entier. De peur d'être fixé. D'être dévoré.
(c) Isak
Lamia Laevateinn
CIVILS
Messages : 30 Date d'inscription : 07/03/2020
Sam 21 Mar - 17:50
At the crossroads a second time
Le barista affichait ce sourire. Ce même sourire qu’il devait sans cesse utiliser face aux clients. Après tout, rien de plus agréable, pour ceux qui viennent se servir ici que de voir, un des employés ici, sourire, et donner cette ambiance chaleureuse au lieu. Il me salue alors, affirmant que leur site avait bien besoin d’être rafraîchi. En effet, de plus en plus de personnes vont visiter les sites. Pour donner une bonne image de ce lieu, mieux vaut avoir de bonnes photos. Je souris, face à sa proposition :
« Ce serait avec plaisir. »
En effet, rien de plus agréable qu’une boisson avant de commencer le travail, non ? Cependant, le fait qu’il me vouvoie est assez inattendu. Je ne comprends pas. Il ne voulait peut-être pas m’offenser et souhaitait se montrer poli, car je suis un client et une célébrité ? Je n’en savais rien, et je ne pouvais pas savoir. Je ne suis pas lui et je ne suis, aucunement doué, pour deviner les pensées des autres. Alors, je me contente de ne pas faire de remarque là-dessus. M’installant alors tranquillement sur un siège. Je réfléchis à ce que je pourrais prendre. Histoire d’être en forme, j’ai déjà une idée en tête :
« Si c’est possible… Je prendrais bien un café avec un sucre. »
Sinon, ce serait trop amer. Je ne suis pas un expert dans le domaine du café et j’ai bien dû mal à l’apprécier pur. La situation était quelque peu… Étrange ? On ne s’était jamais vraiment parlé. Plusieurs fois, dans notre ancien lycée, nous nous sommes croisés. Mais cela s’arrête là. Et… Si on parlait de lui, c’était bien pour ses activités de délinquance au sein de l’établissement. Il était connu pour ça. Et voilà qu’on se parle ainsi, comme ça. Je ne savais pas non plus trop comment réagir. N’ayant jamais interagi avec Siobhan. Je joins mes mains, pose mes coudes sur le comptoir et sourit simplement :
« Les temps ont bien changé depuis le temps n’est-ce pas ? »
J’essayais, d’engager une certaine conversation. Tout en essayant de savoir, comment il réagirait, en faisait référence au passé. Je n’avais aucune idée, à quel point, mon ancien camarade, n’appréciais pas cette période de sa vie.
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